L'imposture universaliste

On peut croire en l’universalisme longtemps, parfois toute la vie, on en meurt aussi... L’universalisme progressiste et républicain est contrefait et frelaté : c’est une imposture ! L’universalisme est né avec le christianisme au bout d’une histoire multimillénaire. Jésus-Christ révèle l’universalité de la nature humaine et le projet de salut de Dieu pour tous les hommes. Saint Paul le dit aux Galates : Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus (Ga3.28). En quelques décennies et malgré les persécutions, la nouvelle se répand. En Europe, elle trouve les conditions d’une vitalité extraordinaire sans pouvoir empêcher les tentations prométhéennes, sadducéennes, dualistes, gnostiques et messianiques… Nous les détaillerons. Avec la prospérité, une catégorie parvint à en tirer profit et à prendre le pouvoir. Sa philosophie est antichrétienne mais elle exploite l’héritage à son avantage, séduisant par un discours qui rejette les dogmes en offrant à chacun la cosmologie qui lui convient pour servir ses intérêts. La philosophie progressiste a les siens : matérialisme, rationalisme, humanisme, laïcité, solidarité, mondialisme, égalitarisme, relativisme, progressisme… Chacun a sa part de vérité mais sont tous contestables et contradictoires. Elle a fait partout irruption dans un bain de sang en France et dans le monde. La matière humaine est une pate-à-modeler pour les démiurges de la modernité qui invoquent la liberté, l’égalité, la justice et la paix pour réaliser le Royaume ici et maintenant, sans attendre celui promis au ciel aux conditions de la conversion du cœur.

L’imposture se heurte à plusieurs contradictions. Sans Dieu, l’histoire n’a plus de sens, elle est livrée au chaos des contingences et des volontés. On tente d’abord de bricoler un Être suprême ou un Grand Horloger mais le peuple n’y croit pas, on lui sert le Progrès puis on lui fait miroiter l’immortalité et en attendant on le fait travailler et jouer mais la mécanique se détraque. On le gouverne au nom d’un prétendu contrat social qu’il n’a pas signé, il se fait gruger. On sacralise les individus pour les flatter et on fait du dernier des abrutis un dieu, on leur promet la citoyenneté d’une république universelle du genre humain mais le peuple s’en moque, il a un autre projet, celui de la continuité ! Il découvre qu’il n’est pas seul, on l’a trompé, d’autres contestent ses illusions et son existence. On lui a fait croire à une seule race mais chacun défend la sienne. On a bradé sa culture pour faire la place à celle des autres mais ils imposent la leur sur d’autres droits et d’autres lois en imposant un autre Dieu !
Les Européens ont été trompés et trahis. Depuis que les Lumières les éclairent, ils vont à leur ruine. Quelques-uns ont sombré en entrainant la moitié du monde dans l’utopie communiste et désormais tous jurent par le progressisme. Sur le pont du Titanic, l’orchestre les fait danser sur l’air d’une humanité mélangée. Ceux qui s’inquiètent sont ramenés à leurs cabines et enfermés. L’équipage des socialo-gauchistes et des libéraux-capitalistes est messiano-gnostiques !

Ni la xénophobie ni le racisme dont on accuse à tort les Européens n’expliquent l’échec de ce projet insensé. La prétention universaliste résulte du narcissisme des élites. Celles qui la conçurent crurent que la supériorité dont ils se créditaient rallieraient le monde entier. Elles n’y parviendront jamais : les sociétés ne sont pas une somme d’individus, la diversité est la condition de la survivabilité et de la liberté. L’universalisme est contradictoire avec l’égalitarisme mais le mythe du progrès croit tout emporter.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mémoire

Au lecteur

Ouvrages