La vacuité laïciste

Selon un schéma de la communication politique, plus un principe sort de la réalité sociale plus il est proclamé et sacralisé, c’est son éloge funèbre. La démocratie et la république se paient de mots pour cacher leurs maux. Invoquer les principes de laïcité sert désormais à conjurer la réalité quand le déni n’y est pas parvenu.

Face à l’irruption de l’islam en France, le principe de laïcité est invoqué tantôt pour refréner son communautarisme, tantôt pour le légitimer. Le discours républicain multiplie les incantations sur le « vivre-ensemble » et la Laïcité mais est impuissant à empêcher la fragmentation de la société et la confrontation qui s’annonce. C’est que le « vivre-ensemble » découle d’une communauté de valeurs et d’intérêts partagés or aucune société multiculturelle ne le permet : vivre ou ensemble, il faut choisir ! D’autre part, la Laïcité républicaine est affligée d'une tare originelle : son anticatholicisme, rengaine d’un disque rayé depuis deux cent ans. En chassant la foi de l’espace public, le corps social a perdu son âme. Les partisans du projet républicain lui ont substitué l’idéologie de la Raison, des Droits de l’Homme et du Progrès, en vain, chacun de ces totems est une vanité. Ils ont fait prospérer les forces de l’argent et aliéné l’homme à ses désirs hédonistes et à ses délires idéologiques. La Raison est plus que jamais au service des passions, les Droits de l’Homme sont l’argument de la tyrannie de l’individu et des minorités, et du gouvernement des juges contre le peuple, le Progrès nous entraîne à une fuite en avant vers le Meilleur des Mondes. La République qui avait fait couler le sang catholique pour soumettre l’Église, trouve aujourd’hui des accommodements « raisonnables » avec l’islam au nom de la Laïcité : c’est le paradoxe qu’il faut élucider. L’enjeu est capital pour l’avenir de la civilisation européenne. Il nous faut remonter aux origines de son inspiration.

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