La folie progressiste

L’idée de modernité est aussi vieille que l’humanité tandis que chaque génération se prévaut d’avoir raison sur la précédente. Les temps modernes ont cependant marqué une rupture dans la continuité historique et générationnelle des sociétés européennes. La Révolution française en a été une démonstration paroxysmique dans la volonté d’effacer l’héritage de la France et du christianisme au prétexte d’abattre la monarchie et l’Église pour leur substituer une nouvelle organisation sociale et une nouvelle croyance.

Nous avons identifié dans l’universalisme, le mondialisme et la laïcité républicaine des contrefaçons de l’héritage chrétien. Chacune recèle une part de vérité mais pour la porter au non-sens ou l’escamoter afin d’y exprimer la vanité gnostique ou le fanatisme messianique. L’extraordinaire développement intellectuel, économique et militaire européen qui s’est bâti progressivement et dans l’adversité au cours du dernier millénaire, prenant la relève de l’Empire romain d’Occident, s’est appuyé sur le génie du christianisme et l’héritage de la pensée grecque, sur la démographie aussi ! Ce succès qui assura à l’Europe pendant plusieurs siècles la suprématie sur le monde suscita la présomption que son modèle était universel et qu’il s’imposerait au monde, instaurant un gouvernement mondial guidé par la raison, bordé la laïcité et entrainé par le progrès, établissant la paix et le bonheur de l’humanité...

Le culte du progrès donne le mouvement du projet mais tandis que son but s’éloigne, il devient sa raison d’être : c’est le progressisme. Les progrès légitimes dans les domaines médicaux, scientifiques et sociaux sont détournés par un individualisme qui supplante les communautarismes culturels et conduit à la fascination du changement en soi jusqu’à la destruction et au déracinement.
Le progrès a désenchanté et inquiète en décuplant les possibilités du mal. Il ne résout aucune interrogation existentielle. Le présent et l’avenir désespèrent. Son prétexte s’affranchit de la nature humaine en défaisant les identités individuelles et collectives.

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